Management et culture II
Comment adapter son leadership aux spécificités Guadeloupéennes ?
Il existe deux approches différentes pour déterminer l’influence de la culture sur le management : La première approche consiste à comparer deux cultures, c'est-à-dire de comparer des éléments (ayant un impact sur le management) qui doivent être présents dans les deux cultures. Ceci se fait souvent à l’aide de 5 dimensions culturelles, décrit dans notre article paru dans le jarrymag de mars 2007 et disponible dans la section « articles » sur notre site. La deuxième approche consiste à expliquer une culture de son intérieur. Elle a pour avantage qu’elle fait émerger des éléments qu’on ne trouve que dans cette culture. Ces éléments sont par ailleurs souvent liés à l’histoire et à leur interprétation récente. Les deux approches sont utiles et en même temps réductrices, puisqu'elles analysent des domaines différents : En fait, ils sont complémentaires et tous les deux nécessaire pour comprendre comment adapter son management à une culture spécifique.
Le sondage mis en ligne sur notre site suit la première démarche (comparaison de deux cultures). Il est intéressant de noter, qu’on constate parfois plus de problématiques interculturelles, quand les deux cultures ont assez de similitudes. Lors d’un voyage au Japon, on s’aperçoit à chaque instant de la grande ‘distance culturelle’, puisque tout fonctionne différemment. Les Japonais vont, eux aussi, s’apercevoir que le voyageur est différent. Par contre, quand on arrive dans un pays où la distance culturelle est moins grande, il est plus probable que certaines différences et spécificités vont échapper aux deux types d’acteurs — ce qui peut produire un enchaînement de malentendus. C’est donc la petite différence culturelle qui compte parfois plus et le sondage ne contenait que deux réponses possibles.
Cette approche est utile pour deux raisons : Premièrement, elle a permis de tester certaines hypothèses de travail dans le cadre d’une recherche universitaire sur l’adaptation du management et du leadership aux spécificités en Guadeloupe. Selon les réponses obtenues à ce jour, deux hypothèses de travail méritent d’être repensées. Les résultats de cette recherche seront mis en ligne vers le mois de septembre. Deuxièmement, cette façon de comparer sert à sensibiliser les interrogés sur les différences culturelles exprimés ici dans la relation au pouvoir hiérarchique, l’orientation plutôt vers le court ou le long terme, la prépondérance plutôt pour l’individualisme ou le collectivisme, la relation vis-à-vis de l’incertitude et le risque, ainsi que la recherche de la réussite par la compétition ou par la relation. Par contre, cette façon de comparer deux cultures est une approche généralisante et donc très réductrice, surtout quand il s’agit d’une culture si riche en diversité que la nôtre. Elle est plus juste et plus utile pour comprendre des groupes socio-ethniques ou des individus dans leurs enracinements culturels respectifs. Ceci peut aussi aider à une meilleure compréhension mutuelle : En déclenchant des réflexions et des discussions, elle peut aider aux acteurs à se rendre compte de leurs « programmations mentales » naturellement différentes et des incidences que cela pourrait avoir sur le management et le travail.
Chaque culture nous témoigne d’une intelligence humaine, car elle a été forgée par les générations à partir de leurs réalités et expériences. Chercher à comprendre une culture en détail est plus intelligent que la critiquer en gros : Cela permet d’en tirer des enseignements et de s’approprier d’un droit dont chaque génération dispose : Être soi-même forgeron de son avenir en continuant de forger sa culture.
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